Le vieillissement, un défi pour la communauté de communes du Grésivaudan
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2050 un Français sur trois sera âgé de plus de 60 ans contre un sur cinq aujourd’hui.
Il y aura 11,5 millions de personnes de plus de 75 ans contre 5,5 millions actuellement (le double donc !)
Force est de constater que les politiques locales peinent à prendre en compte cette réalité ; la raison en est, probablement, qu’individuellement et collectivement il nous est difficile de nous projeter dans ce que sera notre situation personnelle dans quelques décennies et donc d’imaginer les problèmes de vie quotidienne auxquels nous serons confrontés lorsque s’installeront la dépendance, la perte de mobilité, la baisse de l’acuité visuelle, les problèmes de santé… et l’isolement.
La communauté de commune du Grésivaudan est concernée, plus particulièrement sur certaines communes comme BIVIERS et SAINT ISMIER. Les chiffres sont éloquents :
BIVIERS | SAINT ISMIER | GRENOBLE | |
---|---|---|---|
60-74 ans | 23,4% | 19 % | 12,7% |
75-89 ans | 6,4% | 8,1% | 7,6% |
90 ans et plus | 0,4% | 1,2% | 0,9% |
TOTAL | 30,2% | 28,3% | 21,2% |
(INSEE 2006)
Outre que ces communes devraient permettre à des jeunes ménages de s’installer sous peine de devenir des « communes à cheveux blancs », la réalité actuelle et les projections sur les prochaines années devraient les amener à prendre en compte le vieillissement de la population dans chaque programme d’aménagement du territoire, chaque plan d’urbanisme, chaque projet immobilier… !
Mais il est indispensable que soit engagée une politique territoriale du vieillissement à un échelon qui dépasse le seul niveau de la commune, aussi c’est bien à la communauté de commune du Grésivaudan d’intégrer cette nouvelle donne.
Ces dernières années les efforts se sont portés sur la création de places en EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) ; c’était nécessaire ! Mais qui a envie d’entrer dans ces établissements mis à part les personnes qui ne peuvent plus rester dans leur domicile ? Serait-il raisonnable, compte tenu de l’évolution démographique de continuer à créer des établissements qui coûtent très chers en investissement… et en fonctionnement (le reste à charge pour une personne dans un EHPAD varie de 1500€ à 2500€ par mois !)
L’effort des collectivités locales doit porter sur la mise en place d’une vraie politique de « soutien à domicile » afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent, de rester « chez eux ». Comment ?
par des aménagements urbains (cheminements sécurisés, déplacements en transports collectifs, accessibilité des commerces et des services…)
par le développement d’une offre de logements adaptés (accessibles, aménagés)
par une offre de services médico-sociaux coordonnés (infirmières à domicile, auxiliaires de vie, portage de repas, animation à domicile, gardes itinérantes de nuit…)
par l’accès pour tous aux nouvelles technologies (qui permettent de briser l’isolement, mais également de sécuriser la personne et sa famille)
Par la mise en place de réseaux de solidarité entre voisins, d’échanges de services (garde d’enfant, quelques heures contre des courses…), de visites ou simplement de veille (tiens les volets de ma vieille voisine sont restés fermés !)
En outre ces aménagements, ces services qui permettent aux personnes âgées de rester dans leur environnement familier joueront sur la qualité de vie de l’ensemble des citoyens.
Le vieillissement de la population ne doit pas être vécu comme un problème : C’est la chance « historique » de faire vivre ensemble jusqu’à cinq générations (du jamais connu !).
Le « Bien vivre ensemble » est une responsabilité politique mais aussi la responsabilité de chacun.
Le chantier est immense, passionnant, GPS veut en être acteur et vous invitera prochainement à y participer.
Mars 2011 : Ainsi que nous vous l’annoncions, un groupe de travail sur ce sujet a été mis en place. Voir ici